Par TEAM Richbourse, le 03 Février 2023
RETOUR SUR LES DEUX DERNIERS DEALS MARQUANTS DU MARCHÉ FINANCIER DE L’UEMOA (BRVM)
Dénouement heureux pour l’affaire CGRAE-Southbridge sur les actions Oragroup et éclairage nécessaire sur la rafle présumée des titres Orange CI par la CNPS.
Il y a quelques jours, notre confrère Africa Business titrait: “la Caisse nationale de prévoyance sociale (CNPS) a acquis 50 milliards de FCFA de titres Orange CI”. L’opération a été enregistrée mais en deux temps. L’institut de prévoyance a acquis l’équivalent de 30,8 milliards de FCFA sur le marché primaire lors du très médiatisé OPV de l’opérateur télécom. Cette phase est bien documentée dans les carnets d’ordre.
Mais le reste du montant, soit environ 20 milliards de FCFA, acquis, dit-on, sur le marché secondaire, soulève beaucoup de questions. En effet, jusqu’à l’heure où nous mettions sous presse, l’on ne retrouve pas trace d’une telle transaction dans le bulletin officiel de la cote (le BOC).
Entre la cotation de l’action Orange CI et la date du 27 janvier, il y a eu 21 séances boursières pour un cumul d’environ 2,7 milliards de FCFA échangés sur l’action. L’on est loin du compte. Quand et où ces fameux 20 milliards ont été exécutés ? Sur quel compartiment ? S’agit-il d’un accord conclu mais pas encore exécuté ? Ni la CNPS ni la Bourse n’ont à ce jour opposé un démenti à l’article de notre confrère.
En clair, voilà une «vraie opération» mais dont on ne retrouve trace ni au niveau du dépositaire central, le DC/BR, encore moins dans le BOC. Comment donc un tel volume réel peut passer sans être enregistré ? Certainement les autorités du marché, bien au courant d’une telle transaction, ont voulu donner du temps aux acteurs impliquées pour régulariser la situation. Après tout, le but de la régularisation c’est de favoriser les transactions dans une approche constructive et attractive vis-à-vis des investisseurs et des acteurs du marché.
C’est certainement dans cette démarche accommodante que les autorités du marché ont toléré la transaction sur dossier du 30 décembre consistant en une sorte de restitution des actions Oragroup à la Caisse générale de Retraite des Agents de l’Etat (IPS-CGRAE). Les lecteurs de FA se souviennent certainement de cette opération de 25,3 milliards de FCFA intervenue le 24 août 2022 et qui a vu 6 100 481 titres de Oragroup appartenant à l’IPS-CGRAE passer dans le giron de la SBNA, joint-venture formée entre SouthBridge Investments (SBI) et New African Capital Partners (NACP).
Avec la transaction du 30 décembre, les actions reviennent à leur propriétaire de départ. Là aussi, un arrangement a été préféré à la logique de l’annulation et à d’éventuelles sanctions. Les avertissements distribués ici et là auront-ils la vertu pédagogique de rappeler aux acteurs les principes cardinaux du marché, à savoir qu’une transaction n’est effective que contre paiement?
Ces deux opérations illustrent en tout cas de de l’importance de la sécurisation des transactions. À tout le moins, le marché financier s’en sort indemne même si, au final, l’on risque de se retrouver avec des volumes fictifs favorisant des SGI dans le classement annuel des sociétés de bourse les plus actives. Va-t-on doublement comptabiliser l’opération SBNA-CGRAE ? Quid des 20 milliards de Orange CI ? Time will tell.
Source : Financial Afrik
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