Par TEAM Richbourse, le 12 Avril 2023
UEMOA : L'AUTORITÉ DES MARCHÉS FINANCIERS EN QUÊTE D'UN CHERCHEUR POUR VULGARISER LA CULTURE BOURSIÈRE
(Agence Ecofin) - L’expert recruté aura pour mission de trouver des solutions à des défis tels que le faible taux d’alphabétisation et un pouvoir d’achat relativement faible. Ces éléments, bien qu’importants, ne justifient pas à eux seuls les défis du marché des capitaux de l’UEMOA.
Le régulateur des marchés financiers de l'Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA), l'AMF-UEMOA, est en quête d’un chercheur pour développer des stratégies efficaces visant à promouvoir la culture financière et à accroître l'investissement dans le marché des capitaux de la région. Dans un document publié, l'AMF-UEMOA souligne la nécessité d'un modèle adapté au contexte de la population pour démystifier les produits financiers et augmenter l'épargne et l'investissement.
L'initiative de l'AMF-UEMOA part du principe que les investisseurs potentiels du marché régional des capitaux sont confrontés à des défis tels que les faibles taux d'alphabétisation, le faible pouvoir d'achat et des comportements économiques qui ne les prédisposent pas à investir sur les produits financiers. Selon les estimations de l’institution, il n'y a en effet que 180 500 comptes-titres sur une population de 120 millions d'habitants, et un peu plus de 29 millions de comptes bancaires en 2021, selon des données de la BCEAO.
Cet appel à manifestation d'intérêt intervient au milieu d'une petite crise de liquidité sur le marché financier régional. Sur le marché des titres par adjudication réglementé par l'agence UMOA-Titres, seulement 62 % des 1 955 milliards FCFA (3,3 milliards de dollars) de titres émis au premier trimestre 2023 ont été mobilisés, laissant un écart de 742 milliards FCFA (1,2 milliard de dollars) de fonds non mobilisés par les États membres.
À première vue, l'hypothèse de l'AMF-UEMOA sur les faibles taux d'alphabétisation et le faible pouvoir d'achat en tant que causes de l'inactivité du marché dans la région pourrait être justifiée. Cependant, des données récentes indiquent que le niveau de la masse monétaire, qui comprend tous les billets de banque, les pièces en circulation, les comptes bancaires et les autres types de dépôts rémunérés, a atteint 46 161,8 milliards FCFA (76,8 milliards de dollars) en décembre 2022, en hausse de 11,3 % (par rapport à son niveau à fin décembre 2021) et représentant une augmentation de plus de 4 700 milliards FCFA (7,9 milliards de dollars).
Les discussions avec les experts des sociétés de gestion d'investissement indiquent qu'il est difficile de trouver des ressources pour investir, et ils confirment que le taux de retard ou d'annulation des opérations d'emprunt sur le marché des capitaux est en augmentation. Bien que peu d'institutions soient disposées à commenter publiquement ces questions, certaines hypothèses suggèrent une possible explication.
Tout d'abord, il existe un faible niveau d'information, en particulier sur le segment des prêts syndiqués géré directement par l'AMF-UEMOA. Le site web de l'institution ne permet même pas aux investisseurs ayant un certain niveau d'éducation d'accéder aux informations sur les activités en cours sur le marché.
Deuxièmement, la forte concentration des investissements par les banques peut également être un facteur. Bien que les banques continuent de répondre aux besoins croissants des gouvernements de l'UEMOA, elles ont atteint un point de fragilité. Il est incertain qu'elles disposent d'assez de fonds propres pour faire face à des engagements à long terme. Sur le marché des titres par adjudication, ce sont les obligations (titres remboursables en plus de deux ans) qui sont le plus souvent rejetées. En moins d'un an, la durée moyenne de remboursement des titres achetés est passée de quatre ans à un peu plus d'un an.
De plus, la période actuelle est celle de la publication des performances financières des entreprises cotées. De nombreux petits investisseurs, qui sont souvent mieux informés de ce segment du marché financier de la sous-région, préfèrent investir dans des titres offrant un potentiel de gains rapides et de dividendes possibles. Enfin, certains acteurs sont limités par leur capacité réglementaire. C'est le cas des assureurs ou des fonds de pension publics, qui ne peuvent pas intervenir spontanément sur le marché.
Source : Agence Ecofin
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